mercredi 11 mars 2009

Liberté Hebdo: L’Europe des bidonvilles aux portes de Lille


Août 2006, des familles Roms étaient déjà en situation très précaires
sur un terrain de Lille-Sud (ph. archives Liberté).


A quelques jours du lancement du festival Lille 3000/
Europe XXL, notamment dédié aux cultures des pays
de l’Est et à quelques semaines des élections européennes (7 juin), les familles roms de la Métropole lilloise survivent dans des conditions inhumaines.


Les Roms. Traduisez les « Etres humains » en langue romani. Ce peuple qui serait originaire d’Inde (voire d’Amérique du Nord) s’est au fil des siècles établi principalement dans les pays d’Europe centrale et de l’Est. Victime des nazis pendant la Seconde guerre mondiale, aujourd’hui discriminés à tous niveaux, bouc émissaire idéal des politiques nationalistes notamment en Roumanie, Bulgarie, République Tchèque, Slovaquie et Hongrie. Les Roms, à la recherche d’emploi et de liberté, affluent, parqués à la périphérie des grandes villes d’Allemagne, de Belgique, de France. Ils seraient 600 dans la Métropole lilloise (soit environ 200 familles selon la Dass). Ainsi quelque 80 caravanes (abris d’infortune récupérés) s’alignent désormais aux abords de la Porte de Valenciennes. Mais gare aux idées reçues ! Les Roms ne sont pas tous des « gens du voyage », qui, pour leur part, ont souvent la nationalité française et une culture nomade. Les Roms rencontrés à Lille, eux, aspirent à la sédentarisation.
A dix minutes à pied du siège du Conseil régional et des cathédrales affairistes d’Euralille, au milieu du chaos du « camp », la petite Alexandra, yeux marrons en amandes, regard vif, profond, explique, toute sourire, qu’avant d’arriver à Lille, sa famille avait une « petite maison », en forme de tente pointue. La masure a été emportée par les inondations qui ont frappé la Roumanie l’été dernier, et on a mis les sinistrés « tous dans un bus ». Qui « on » ? Le gouvernement roumain ? La fillette ne saisit pas le sens de notre question, mais explique que, depuis, la famille vit là, « sans électricité… ». Et Alexandra n’aime pas quand il fait noir. Quant au froid...

samedi 7 mars 2009

Pinault se goinfre, ses filiales dégraissent

Mercredi 18 février, le groupe PPR (Pinault Printemps Redoute) annonçait un chiffre d’affaires de 20,2 milliards d’euros, en hausse de 5,8% et un bénéfice net stable,
à 875 millions d’euros. Quant aux actionnaires,
ils vont bien, merci : ils se partageront 420 millions d’euros,
à peine 4% de moins qu’en 2007.
Les salariés, eux, morflent : 400 suppressions de postes annoncées le même jour à la Fnac, 800 chez Conforama,
après les 672 de La Redoute annoncés en octobre.
Pour 2009, le groupe annonce « une intensification
des programmes d'actions ». On peut craindre le pire…