Pourquoi nous refusons
l’austérité au nom de la dette
Quelques 150 personnes s’étaient
rassemblées le mardi 2 octobre à l’appel du Front de Gauche contre le nouveau
Traité Européen que le gouvernement et la majorité socialiste s’apprête à
valider avec la droite. Voici les principales idées qui furent développées au
cours de ce débat.
1ère raison : d’où vient cette dette ?
D’abord, de la nécessité de
« sauver les banques », comme lorsque Lehman Brothers a fait faillite
il y a quatre ans.
On nous répète que le
capital doit circuler librement pour le bon fonctionnement de l’économie et le
retour au plain emploi, or 97% des mouvements de capitaux sont financiers, sans
rapport aucun avec la production. 90 milliards de produits à risque circulent
et spéculent sur l’avenir ; la concurrence amène les marchés financiers à
se déstabiliser entre eux, à prendre des risques pour éliminer un concurrent,
quitte à ruiner la vie de milliers d’hommes et de femmes ; mais l’humain
ne représente rien pour eux sinon des chiffres sur l’écran d’un ordinateur.
Le sauvetage des
banques il y a quatre ans a nécessité l’injection de milliards de dollars
faisant exploser les chiffres de la dette partout en Europe ; et pourtant,
on accuse les peuples de vivre au-dessus de leurs moyens. Ceux-ci peuvent donc
en toute légitimité exiger un audit de cette dette, de sorte à rembourser la
part qui leur revient effectivement, mais ils n’ont pas à régler les créances
des banques.
2ème
raison : le traité comme moyen
de contourner les suffrages populaires
En donnant quasiment les pleins pouvoirs à une instance européenne
non élue, les consultations nationales, régionales, municipales, perdent tout leur
sens, car toute politique élaborée localement ou nationalement doit recevoir
l’aval d’une instance non élue : la Commission Européenne.
3ème
raison : le traité constitue une attaque contre les conquêtes
sociales que nos aînés ont gagnées par leurs luttes ; plus letexte passera facilement, plus les attaques pour les réduire à néant iront
loin. Prenons pour
exemple les déclarations de Mario Draghi, président de la Banque Centrale
Européenne en février 2012 « Le traité budgétaire c'est
le début » « Le modèle social européen est mort »,
février 2012 ou encore celles du Président du Conseil Européen : « La crise est
une formidable opportunité pour faire faire un bond en avant à l'intégration
économique », en clair, pour casser toutes les conquêtes sociales et
mettre en concurrence les états de l’Union, contraints d’appliquer les
recommandations de la Commission Européenne, faute de quoi ils s’exposent au
risque d’être dénoncés par tout état membre de l’Union et qui jugerait leur
politique non conforme aux recommandations de la Commission. Alors que nous
cherchons à bâtir une Europe de la coopération, ils nous imposent celle de la
délation, de la régression sociale, facilitée par l’abandon de la souveraineté.