Samedi
20 Ocobre, les représentants de la liste « Vraiment à Gauche » à
Lambersart avaient invité La
Voix du Nord à les rencontrer pour une conférence de presse.
Nous nous interrogeons en effet sur la façon dont le député-maire UMP
Marc-Philippe Daubresse, secrétaire d'état à la jeunesse dans un précédent
gouvernement s'empare soudain du thème de la sécurité dans sa ville: la
campagne municipale aurait-elle déjà commencé ? Alors que parallèlement la
tribune permettant aux élus d'opposition d'intervenir dans le bulletin
municipal a été suspendue, ceci nous dit-on pour des raisons de
« neutralité », nous tenions à faire entendre notre voix sur un sujet
grave et qui concerne tous les Lambersartois dans leur vie quotidienne.
.
NOUS SOMMES DU COTE DES VICTIMES
n'en
déplaise à Mr Daubresse, à la droite ainsi qu'au soi-disant socialiste Manuel
Valls. Voilà pourquoi nous intervenons suite à des cambriolages dont plusieurs
habitants du quartier Canteleu ont été victimes l'été dernier ; beaucoup
en connaissent l'auteur, un jeune en dérive envers lequel curieusement, aucun
travail de prévention sérieux n'a été effectué. Alors chevalier blanc
protecteur et défenseur des braves gens Monsieur le Maire UMP ou tout simplement
responsable de négligences ? Et dans ce cas pourquoi? Car un rappel
s'impose :
La prévention de la délinquance
est la responsabilité du maire
Voilà
qui, au nom de l'intérêt général, nous commande de réagir: pourquoi donc avoir
attendu tout ce temps ? Pourquoi le nécessaire travail en amont n'a-t-il
pas été mené ? On aurait ainsi évité un traumatisme aux victimes et un
emprisonnement dont l'efficacité reste à prouver vue la jeunesse et le vécu du
cambrioleur.
Fallait-il laisser faire et fermer
les yeux ?
Certes NON
Mais dans ce cas précis un
suivi éducatif s'imposait,
pour prévenir
aussi un risque de récidive, phénomène fréquent chez les jeunes s'ils ne
bénéficient d'aucun suivi une fois leur peine accomplie. Elle a d'ailleurs
doublé en dix ans conséquemment aux politiques menées et soutenues par notre
maire tant à l'Assemblée Nationale qu'aux gouvernements dont il a fait partie.
Cette récente et subite volonté de « frapper fort » ne saurait à elle
seule dissimuler l'abandon de la prévention, un travail de longue haleine qui
nécessite à la fois réflexion approfondie et cohérence, bien loin de cette
contradiction qui consiste à démontrer localement l'inefficacité de politiques
que l'on soutient, voire que l’on élabore ou souhaite élaborer à l'échelon
national.
OUI AUX MOYENS HUMAINS, NON A LA VIDEO SURVEILLANCE
que
Monsieur Daubresse présente comme une panacée, alors que son efficacité reste à
prouver par rapport à la présence d'éducateurs de rue, d'agent de police
municipale. Son financement, au demeurant onéreux, pose également problème, car
il provient de subventions nationales allouées aux communes par le Fonds
Ministériel de Prévention de la Délinquance ; dans un contexte de rigueur
et d'austérité budgétaire, cela signifie donc moins d'argent pour les centres
sociaux et pour la rémunération de leurs éducateurs.
QUE
PROPOSONS-NOUS ?
Rien
ne peut remplacer la présence humaine ; nous sommes donc favorables à un
plus grand nombre d’agents de police municipale. La délinquance a aussi des
causes profondes, notamment le chômage, la misère ; l’alternative dont
nous sommes porteurs s’articule autour d’un pôle local pour le court terme,
sans oublier les mesures que prendrait un authentique gouvernement de gauche à
l’échelon national.
Ceci
nous amène à évoquer la question du centre social : il doit continuer d’exister,
être animé par des éducateurs formés et recrutés sur des
emplois pérennes, car comment procéder à un travail de fond, portant ses fruits
sur le long terme, si l’on est soi-même dans la précarité ? Ces
travailleurs sociaux proposent généralement des activités bâties autour d’un
projet pour fédérer les jeunes ; ils devraient selon nous être élaborés
avec l’ensemble de la population, de sorte à recréer du lien inter générationnel,
des lieux et moments de rencontre pour sortir du repli sur soi et du climat de
méfiance qu’induit la vidéo-surveillance.
N’oublions pas non plus que le chômage,
la pauvreté sont souvent à l’origine de la délinquance des jeunes ; elle
est d’autant plus importante que les inégalités s’aggravent dans une société
qui valorise la richesse et la consommation. En nous exprimant sur ce sujet,
nous agissons en cohérence avec notre campagne sur les transports gratuits,
pour un retour de l’eau en régie publique et une tarification sociale de l’énergie.
A ceux qui nous parleront d’assistanat, nous répondons par une question: un
cadeau de 20 milliards au patronat, n’est-ce pas de l’assistanat? Convaincus de
la nécessité d’agir localement, nous gardons cependant à l’esprit la nécessité
d’élaborer au plan national et européen une véritable politique de gauche, en
rupture avec la domination de la finance sur les états.