dimanche 31 mai 2009

LES PRINCIPES DE NOTRE ACTION

L’eau est un bien commun vital à la vie quotidienne des citoyens. Y avoir accès  est un droit universel; elle n'est pas une marchandise et pourtant certains la considérent comme telle. Les entreprises à qui les municipalités délèguent sa gestion, son assainissement et sa distribution s'enrichissent au détriment des administrés. Voilà pourquoi nous revendiquons le retour en régie municipale, sous le contrôle des usagers ou de leurs représentants.

En France, la gestion et la distribution de l'eau fonctionnent selon un modèle appelé PPP (Partenariat Public Privé): elle représente un marché rapportant des milliards d'euros de bénéfices à Vivendi et Véolia, les 2 principaux opérateur; pour eux, il est donc essentiel de se l' approprier d' empêcher les municipalités d'en exercer le contrôle.

Un constat, le coût de la facture

D'après les rapports de la Cour des Comptes, que l'on peut pourtant difficilement soupçonner de partager nos idées,  la gestion privée représente en général, un surcoût d'environ 20% pour l'usager.

Comment ça fonctionne à Lille, la SEN, 

Une enquête accompagnait votre facture pour vous faire accepter une augmentation.

Ceci alors que 160 millions d'euros ont déjà été prélevés aux usagers en 1997, pour des travaux d'entretien toujours pas effectués à ce jour, sans aucune restitution des sommes prélevées.

En observant une facture, on est en droit de se demander comment elle se décompose, ce qui justifie ce prix, mais aussi qui paie le plus parmi les différentes catégories d' usagers (particuliers, entreprises, industriels, agriculteurs). De même, les usagers sont aussi en droit de savoir quelle part de leur facture sert effectivement à payer leur alimentation en eau par rapport à celle qui revient aux actionnaires.

A préciser et à compléter

Qui décide du prix? (agence de l'eau, comité de bassin, qui le compose)

La SEN est une filiale de Vivendi et Véolia; son chiffre d'affaires s'élève à 94 milliards d' euros (chiffres de 2007)

Action en bourse, chiffre d'affaires, bénéfices

POUR AVOIR DES RÉPONSES À CES QUESTIONS NOUS ATTENDONS D'AVOIR RENCONTRÉ UN REPRÉSENTANT DE Que Choisir

Dernières nouvelles

L'un des deux partenaires de la SEN (Vivendi ou Véolia) doit se retirer en 2015, année de fin du contrat (VN 09/01/09); les élus de la CUDL peuvent aussi décider de retourner en gestion municipale; d'autres communes ont fait le pas: et si on interpellait Martine Aubry à ce propos? La défense des services publics n'est-elle pas une valeur de gauche? Demandons au PS de se positionner clairement; pour nous, comme le scandent les lycéens dans leurs (et aussi nos) manifs: AUCUNE HÉSITATION.

Nous devrons cependant être vigilants, car certains retours en régie restent partiels et laissent le secteur rentable au privé, comme par exemple à Paris où l'opérateur public fera appel au savoir-faire technique d'entreprises privées, laissant Véolia propriétaire du logiciel de télérelevage des compteurs; en clair, il s'agit de privatiser les bénéfices et de socialiser les pertes.

Et dans les autres communes?

Ceci n'est pas une fatalité et certaines communes comme Castres ou Grenoble se sont dégagées de Vivendi et Véolia pour retourner en régie municipale.

Ceux qui défendent le privé s' appuient toujours sur la notion de concurrence, qui selon eux ferait baisser les prix; mais en réalité, les deux principaux distributeurs s' entendent pour partager le marché (Lille en est un exemple) ; d'un point de vue technique,  plusieurs opérateurs puisant ensemble une ressource locale risquent de la tarir rapidement, l'argument du marché devient donc difficilement défendable, car il ne peut concrètement y avoir qu'un seul opérateur et de ce fait aucune concurrence.

L'argument écologique: un alibi pour augmenter les prix pour le particulier 

Alors que les campagnes pour l'environnement incitent, voire reprochent aux ménages une utilisation trop importante des ressources en eau, elles négligent de préciser que celle_ci n'intervient que pour 10% de la consommation totale, par rapport à 20% pour l'industrie et 70% pour l' agriculture. (fiche technique d'ATTAC) Pourquoi d'autre part attribue-t-on des tarifs dégressifs à ceux qui consomment et polluent le plus? Nous savons en effet que depuis la loi du 14 mai 2005, les ménages, qui interviennent pour 15% dans la pollution de l'eau, paient 80% des redevances contre 16% pour les industriels et 4% pour les agriculteurs. Les plus gros pollueurs  participent le moins à la dépollution. 

Pas seulement un enjeu local, un choix de société

Bien sûr notre campagne porte sur ce que nous vivons au quotidien, ici dans la communauté urbaine de Lille; mais l'eau nous est distribuée, ou plutôt vendue, par deux multinationales. Ceci nous amène donc à réfléchir de façon plus générale, à appliquer la devise: « Agir local, penser global »

A ce propos, aucune réglementation internationale ne reconnaît l'eau comme un droit humain fondamental. En 2000, 118 chefs d'états réunis à La Haye l'ont même qualifiée de besoin vital, ce qui revient à considérer l'eau comme une marchandise et à permettre sa vente. Le Conseil mondial de l'Eau qui s'est tenu à Mexico en 2006 est resté dans la même logique, en omettant toute référence à l'eau comme droit fondamental à la personne. C'est par exemple ce qui permet à l'état d'Israël d'en priver la population palestinienne.

Un combat est à mener à l'échelle internationale pour affirmer l'accès à l'eau comme un droit.

Revenons en France

La loi de 1992 qualifie effectivement l'eau de bien patrimonial de la nation; elle ne devrait donc pas être vendue: pourtant son prix varie dans une fourchette de 1 à 7 selon les régions ou les communes, sans qu'aucune péréquation soit pratiquée, comme c'est la cas pour l'électricité.

Le débat sur la question du droit fondamental ou du besoin vital n'est pas abstrait: chaque année, la France enregistre 17000 coupures pour défaut de paiement; peut-être l'avez-vous vécu, peut-être connaissez-vous des cas parmi vos voisins ou vos proches.

Parlons justement de la France, qui est représentée dans les institutions financières internationales et qui vote les conditions imposées par la Banque Mondiale ou le FMI.

Depuis plus de 150 ans, la France distribue l'eau selon un Partenariat Public Privé dont le FMI, l'OMC, l'OCDE recommandent l'utilisation systématique. Vous vous demandez peut-être quelles sont les conséquences concrètes de ce fonctionnement mondialisé sur votre facture: dans son rapport « Financer l'eau pour tous », l'ancien directeur du FMI évalue les besoins de financement à 100 milliards de dollars par an pendant dix ans; curieusement, le Programme de Développement des Nations Unies l'estime à dix fois moins. Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes. Les politiques publiques nationales dépendent largement des décisions prises par la Commission Européenne, laquelle fait pression pour intégrer l'eau dans le cadre des négociations de l'AGCS (Accord Général sur les Commerces et Services) qui ouvrirait les marchés à l'ensemble des entreprises étrangères, les règles commerciales primant sur les considérations sociales ou environnementales. Or l'objectif de ces multinationales n'est pas de fournir de l'eau au plus grand nombre, mais de faire des profits, de rémunérer largement leurs dirigeants et de verser des dividendes à leurs actionnaires. 


CONCLUSION


Le sujet est donc complexe: il articule à la fois le local et le global; il montre également l'aspect éminemment politique de la gestion municipale. nous avons largement insisté sur le faux argument de la concurrence, qui de fait revient à un partage de marché. Les maires arguent souvent du savoir-faire, de la compétence de ces entreprises: mais de quoi parle-t-on exactement: de celles des dirigeants, qui s'emploient surtout à augmenter les profits et les dividendes des actionnaires, ou de celles, techniques des salariés? Dans ce dernier cas, ceux-ci trouveraient tout à fait leur place dans un service municipal. Nous revoilà donc face à un choix de société.

Nous avons organisé ce débat pour vous informer, pour engager la discussion avec vous, sur un problème qui vous touche au quotidien, et pour lequel nous proposons une solution, nous vous donnons mainteant la parole


dimanche 24 mai 2009

Des économistes soutiennent le Front de Gauche extrait de Liberté Hebdo

Ils sont quinze dont trois universitaires de Lille-I à avoir signé une contribution dans Le Monde, qui appelle les citoyens à dire, comme en 2005, stop au dirigisme libéral.

• Ils sont quinze économistes (1) à avoir signé une contribution collective dans le journal Le Monde de samedi dernier. Parmi eux, Florence Jany-Catrice, Richard Sobel et Franck Van de Velde, universitaires à Lille-I. Ces économistes « non libéraux » mais pas moins sérieux pour autant, dénoncent  l’objectif de concurrence libre et non faussée, rejeté par les Français en 2005, mais qui figure toujours dans le traité de Lisbonne via un protocole, et qui  fait que ce traité «organise donc, de façon méthodique, la soumission de tous les instruments d'intervention publique aux principes du marché ».
« Les gouvernements utilisent depuis longtemps l'UE pour introduire des mesures qu'ils peuvent difficilement imposer directement faute d'assentiment populaire. C'est une première entorse à la démocratie. Il en est une autre, écrivent les signataires du texte, aussi grave qui renvoie au jeu propre des institutions européennes. Au fil des décennies s'y est constituée une véritable bureaucratie pour qui le libéralisme économique est devenu une seconde langue. Sachant que le ralliement des gouvernements est potentiellement fragile, puisqu'ils sont soumis à la sanction des élections, elle leur impose le plus étroit des corsets. Cela explique la frénésie de détails des traités. Le libéralisme économique et le dirigisme politique font décidément bon ménage ». « La crise ne peut être une méthode permanente de gouvernement, écrivent-ils encore. Mais il est des situations qui ne peuvent être débloquées que par des crises. La construction européenne relève clairement de ce cas de figure. Le non lors du référendum de mai 2005 a été une étape en ce sens. Malgré les menaces agitées, il ne s'est pas traduit par un cataclysme économique. Ce dernier est venu ensuite, et chacun s'accorde à dire qu'il vient du libéralisme... que les traités portent au pinacle. De même, un plan B était possible. Les gouvernements en ont trouvé un, à leur façon, avec le traité de Lisbonne, explicitement soutenu par les partis socialistes, et qui, loin d'être "simplifié", reprend la quasi-totalité des dispositions de la Constitution. C'est donc aux citoyens qu'il revient, à nouveau, de dire stop. Les élections européennes en offrent l'occasion ». Les signataires précisent qu’ils ne sont  membres ni du Parti communiste ni des courants du Parti socialiste ayant donné naissance au Parti de gauche. « Avec d'autres, ces partis ont lancé un Front de gauche afin de prolonger la dynamique unitaire du référendum. L'urgence qu'il y a à dessiner des alternatives au capitalisme libéral mérite mieux en effet que la défense de son pré carré. En gardant notre indépendance d'esprit, nous soutenons cette initiative » déclarent-ils.

1) Bruno Amable (Paris-I), Mathieu Béraud (Nancy-II), Anne Eydoux (Rennes-II), Florence Jany-Catrice (Lille-I), Thierry Kirat (CNRS), Jérôme Maucourant (Saint-Etienne), Jacques Mazier (Paris-XIII), Matthieu Montalban (Bordeaux-IV), Stefano Palombarini (Paris-VIII), Christophe Ramaux (Paris-I), Jacques Sapir (EHESS), Richard Sobel (Lille-I), Nadine Thévenot (Paris-I), Bruno Tinel (Paris-I), Franck Van de Velde (Lille-I).

dimanche 17 mai 2009

Augmentation de la facture d’eau ? NON! 18 Mai 20H !

Vous avez sûrement reçu, avec votre dernière facture d’eau, un questionnaire. Ce questionnaire, finement conçu, vous amène à accepter par avance une augmentation de 30 euros de votre facture  au nom de l’exigence de la qualité. 

 

Mais où va tout cet argent ? 

 

Savez-vous que derrière la SEN (société des eaux du Nord) se cachent des entreprises privées (Vivendi, Véolia), que la SEN brasse des Milliards d’euros, qu'une large part du prix payé sert, non à garantir le service, mais à rémunérer les actionnaires  ? 

 

Savez-vous que vous avez déjà versé des sommes importantes (160 millions d’euros) pour des travaux qui n’ont jamais eu lieu ? 


 Savez-vous que la consommation des ménages n’est que de 10% de la consommation totale, alors qu’ils en supportent 

80% du coût ? 

 

Savez-vous que nous ne sommes pas égaux, en France, devant la facture d’eau ? Que le prix varie de 1 à 4, voire de 1 à 7, selon notre lieu de résidence ? 

 

Vivre sans eau ? 

 

Savez-vous qu’il y a 17 000 coupures d’eau pour impayés chaque année ? Comment accepter cela ? 

 

L’eau ne devrait-t-elle pas constituer un service public vital, dégagé des intérêts mercantiles, sous la gestion directe des citoyens et de leur représentants ? 

 

La LMCU ne devrait-elle pas remunicipaliser la gestion de l’eau, à l’instar d’autres communes ? (Grenoble, Castres, Paris...) 


Nos choix sont clairs: 

Mettre l’Homme et son environnement au centre des préoccupations. 

Affirmer la primauté du politique sous le contrôle citoyen sur l’économie et la finance. 

Seule une gauche de transformation sociale, rassemblée sur ces bases-là, est capable de construire une société solidaire, antilibérale, écologiste et antiraciste. 


DISCUTONS EN ENSEMBLE 18 MAI 20H

au café Le Carnoy 

Entrée Avenue Clémenceau 59130 LAMBERSART 

avec JL Bouzin, journaliste à Liberté Hebdo et un représentant des amis du monde diplomatique.